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11. Routine

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     2 octobre 2007 - On a changé d’heure. J’ai maintenant 12h d’avance sur la France. Ça fait deux semaines que je travaille et tout se passe bien, l’ambiance s’améliore chaque jour. Je suis en recherche d’un appartement dans le centre-ville. Il m’est arrivé de monter dans un taxi, qui n’utilisait pas de GPS, avait une carte de la ville sur papier, et s’est garé en me demandant de me renseigner sur la direction à des passants sur le trottoir… je suis sortie du taxi avec mes affaires là où il s’était garé et je suis partie sans payer. Un sketch !          J’aime rentrer vers 6h du matin. Le soleil se lève, la ville s’éveille, et moi je vais me coucher. Quand j’étais encore dans l’auberge de jeunesse je m’étais fait une bonne marche de 12km en partant à 4h du mat le long de la côte, et ça m’avait choqué : le soleil fait un droite-gauche… ça paraît logique, mais ça perturbe au début ! Je cherchais la fameuse « Mission Bay » à la base, et au retour, je m’y étais arrêtée pour un petit

10. Once a stripper, always a stripper.

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     Rhaa, je suis collante de faux-bronzage ! (Action de beauté inutile que je n’ai fait que deux fois le premier mois !) . En ce moment j’habite dans une grande chambre en rez-de-jardin que je loue dans une belle maison. C’est super sympa mais je n’ose pas me servir de la cuisine (les propriétaires sont présents ainsi qu’une autre locataire). Donc je ne croise personne et je mange des plats à emporter la plupart du temps. C’est aussi un peu loin du club, il me faut une vingtaine de minutes en bus. Ce n’est pas tant que ça mais avec mes horaires, quand je finirais entre 3 ou 5h du mat, ça sera moins fun, je préfèrerais pouvoir y aller à pied.        Vendredi 14 – Showgirls – Du monde devant le club qui attendent leur tour devant deux videurs. A gauche la réception, et deux portes : en face l’entrée, à droite la sortie. C’est parti. Je n’ai pas l’horaire précise à laquelle j’ai commencé mais il me semble que je prenais la relève des danseuses du dayshift à 21h. Car le club est aus

9. Préparation.

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Dimanche 9 septembre 2007 - J'ai demandé aux danseuses de  Showgirls  (petits noms pour le club : SG ou  Showies ) ce qu'il fallait faire pour travailler avec elles. Elles m'ont présentée à leur manager, qui m'a donné un formulaire à remplir et a photocopié mon passeport. Honnêtement je pensais qu’il y allait avoir une audition, pour voir si je savais danser (ce qui n’était absolument pas le cas car je n’avais jamais pris de cours de danse de ma vie), alors dans ma tête c’était déjà couru d’avance. Refus. Pourtant je sentais que ce métier pouvait me plaire. Je suis rentrée à l’auberge de jeunesse me reposer, je ramènerai leur papier demain.    Y’a que des mecs dans mon “appart”. Y’a un abruti qui joue avec un ballon en le faisant cogner de partout dans la pièce et à toute heure. Il m’énerve. Et la nuit d’après y’avait trois british qui parlaient, impossible de dormir. Du coup je me suis incrustée avec eux. Au final j’ai embrassé l’un d’eux, et je l’ai un peu trop chauff

8. Welcome to New Zealand !

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 Septembre 2007.  3000 mètres d'altitude. 800km/h. -50°C à l'extérieur.      Pour vous remettre dans le contexte : célibataire, une vie sexuelle qui n'était pas trop mal avec des plans réguliers, un anglais pas trop mal compris et parlé grâce aux dvd que je regarde en VO depuis un peu plus de deux ans, pas le permis,  mon papa en moins depuis 6 mois,   pas de travail en arrivant dans un pays que je ne connais pas, de l'autre côté de la planète et mon BEP en restauration en poche. Allons-y gaiement !     C'est bizarre, quand je relis mon année en Nouvelle-Zélande (NZ) ça ne me paraît pas tout rose. Alors qu'aujourd'hui toutes mes amies vous diront que c'est le départ de tout et que j'ai passé une année extraordinaire! C'est mon ressenti aussi maintenant.     Je m'étais réservé une dizaine de jours dans une auberge de jeunesse en plein centre d'Auckland. Avec le jet lag (10h de décalage avec la France) j'allais me faire des balades noct

7. Le départ.

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     J'ai continué de travailler encore quelques semaines, jusqu'au jour où ils se sont séparés de moi. Mon anglais n'était pas assez bon je crois. Ça m'a permis de rentrer à la maison, de voir papa et de soutenir maman. On dit toujours que c'est très dur évidemment pour la personne malade, mais pour l'entourage c'est aussi terrible. On se sent complètement impuissant. On ne peut pas aider, on ne peut pas vraiment remonter le moral, on ne peut pas trop non plus garder sa bonne humeur pour le moral des troupes alors que l'on sait comment ça va se terminer...     J'étais chez mon frère Jérémie et sa famille quand maman nous a appelé à six heures du matin un dimanche de mars. C'était fini. Papa avait donné son dernier souffle et un "merci" à maman sur le canapé du salon.     Les six mois qui ont suivi étaient durs mais je les ai passé avec maman. J'étais déconnectée. J'avais en tête papa dans un cercueil... Plus jamais présent.

6. Timing is everything.

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J'ai passé quatre mois dans cette brasserie.      La première semaine de mon arrivée j'ai rencontré dans une fête organisée par la deuxième colocation, un mec super sympa, grand, mince, aux yeux bleus et gay. On s'est tout de suite entendu. Alors comme je n'avais pas enore de drap pour mon lit, il m'a proposé de dormir avec lui. Je vous vois venir, mais non. Par contre, on discutait le soir tous les deux, les confessions sur l'oreiller. En parlant du bonheur que c'est d'embrasser de nouvelles personnes sans "l'après", la pression du sexe, et bien on a passé la semaine à se rouler des pelles le soir dans son lit. J'étais la première femme qu'il a embrassé, et pour moi il était le premier gay (du moins de ce que je sais...). Et on était très compatible "bisoutement" parlant!     Il est parti deux semaines après. Je ne l'ai pas fait fuir promis, c'était prévu.  La colocation s'est bien passée je suppose bien que d

5. Le début du voyage

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  Mon BEP en poche, ma relation avec les parents au top, me voilà dans le train pour Paris, puis dans l'Eurostar. Ma maman pleurait sur le quai et moi avec, de l’autre côté de la vitre. Premier grand trajet, première fois hors du pays, j’avais vingt ans.   L’année 2006 a été relativement « soft ». Enfin, selon mes critères actuels. J’ai travaillé une semaine dans ce restau à Ipswich avant de démissionner car je n’acceptais pas les conditions de travail. On était sur un bateau à quai, sur deux étages, à trois serveurs/barman pour plus de cent couverts, sans compter les escaliers casse-gueule de marin qui menaient aux cuisines et l’éternelle ambiance (je peux le confirmer aujourd’hui) entre l’équipe de cuisine et de service, toujours aussi dégradante et qui ne donne à personne envie de rester dans ce métier. Ils ne comptaient pas embaucher plus de personnel et déjà je trouvais ça illogique vu la configuration de ce restaurant atypique. J’ai fait ma valise.   Je ne suis pas rentrée ch

4. Liberté, salope, fraternité

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  1     J e ne vais pas m’étaler sur les deux prochaines années qui suivirent, mais je suis rentrée dans une école, pour suivre en alternance une formation en restauration. J’avais des sous puisque je logeais chez les parents et l’ambiance s’est nettement améliorée entre nous ces années-là. Forcément. J’ai malheureusement connu mes premiers harcèlements moral et sexuel. J’avais vingt ans, et je rasais les murs pour éviter de me prendre des mains au cul. C’est terrible car c’est moi qui ai ‘lancé’ le truc. J’en avais tellement marre de me prendre ses réflexions, ses blagues pourries, sexistes, de la condescendance tous les jours que je me suis dit que le seul moyen que ça aille mieux c’était de sortir avec cette personne toxique. Il avait quarante ans. Effectivement ça allait mieux (tout est relatif). Mais quand j’ai décidé d’arrêter cette relation quelques semaines plus tard lui n’a pas stoppé de vouloir me tripoter. Autant vous dire que la première année je n’étais pas vraiment détend

3. Montpellier

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    Je  ne vais pas m'étaler sur les quelques mois qui ont suivi mais je vais préciser que c'est là où j'ai découvert mon goût du risque et surtout du changement.      Pendant un mois j'ai menti à mes parents en leur disant que je travaillais dans un restau à Marseille et que c'est moi qui payais le couvent. Avec toutes les questions qu'ils m'ont posées à table un midi où j'étais rentrée chez eux, bien sûr qu'ils savaient que je mentais, mais ils ne m'ont rien dit. C'est là tout ce que j'admire dans leur éducation maintenant. Il faut laisser les gens se planter (et ce même en étant irrités au plus au point par le comportement de leur petite dernière).      Pour faire court, j'ai lâché le groupe de musique et je suis partie habiter à Montpellier chez un total inconnu que j'ai "rencontré" sur internet. Son père (qui m'appelait "La Schtroumpfette") et lui étaient très accueillants et j'ai eu beaucoup de ch

2. Les premières fois

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    J'ai grandi dans un petit village près de Toulon, et c'est à Marseille que je me suis retrouvée pour faire des études de photographie après avoir redoublé ma seconde. Nous étions peu nombreux en cours, notre classe était séparée en deux quinzaines. Je suis tombée dans le groupe que je qualifierais de "lesbiennes/droguées". Il faut me comprendre, c'était la première fois que j'avais des camarades qui arrivaient en cours bourrées. Ou sous ecstasy. Ou défoncées à la beuh. Bizarrement je me suis bien intégrée dans ce groupe sans ni même toucher à rien. Sauf quelques bières en soirée. C'était la première fois que je faisais partie d'un groupe. Où les gens m'appréciaient vraiment. J'en ai bien profité. Les cours étaient chouettes et créatifs, on apprenait à composer nos sujets, développer les négatifs dans le noir complet (très fun de chercher à entrer une bande infime de négatif dans les rainures d'un rouleau en plastique) et nos photos avec

1. Discipline.

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     Mai 2021. Il pleut.   Je suis tranquillement assise sur ma banquette. J'ai mis de la musique classique calme (oui il y en a des moins calmes). Jerez, un de mes chats, roupille en boule entre ma cuisse droite et une pile de carnets intimes et j'ai devant moi sur mon guéridon, le reste de ces carnets. Quatorze ans de ma vie.      Je ne suis pas une personne disciplinée. Sauf en ce qui concerne l'écriture. Et cela fait un bout de temps que tous ces mots écrits sur papier bouillonnent pour aller se projeter et prendre vie dans votre esprit. Toutes ces futures lignes que vous allez lire sont du vécu. Mon vécu. Sans blabla, et certainement qu'il y aura des fautes et des maladresses dans mon expression et tournures de phrase, mais il faut que je vous raconte mon histoire.       Je ne suis pas une personne disciplinée. Déjà en primaire je passais mon temps à récolter les lectures à copier (plus spécialement celles de Mina, Marou et Ratus) pour me punir d'avoir trop par